Quand Choisir Devient une Épreuve : Décryptage de la Phobie de la Décision

 Toute notre vie est une série de decisions à prendre. Notre journée ne peut pas passer sans decider quoi manger, quoi boire, quoi faire, quand se réveiller, quand dormir etc. La prise de décision est un acte fondamental de la vie quotidienne, qu'il s'agisse de choix personnels ou professionnels. Chez certaines personnes, ce processus peut provoquer un blocage mental. C'est une forme de phobie appelée "phobie de la prise de décisions", celle-ci se manifeste par une peur intense de faire un choix. La citation dans ce sens d'Anthony Robbins : « Plus on décide, plus on prend de meilleures décisions » montre l'importance de surmonter cette peur pour mieux choisir. 



Cette phobie  a une répercussion intéressante sur la vie des personnes en question, contrairement au dilemme dans lequel se trouve la plupart d'entre nous quant aux choix décisifs. Ce trouble remet en question les acquis et nos connaissances sur ses causes, ses symptômes, et les façons de le surmonter, tout en mettant en lumière les défis difficiles que rencontrent ceux qui en souffrent.

Symptômes de la phobie de la prise de décision

Voici quelques symptômes de la phobie de la prise de décision, selon les experts :

Panique et anxiété : Vous ressentez une anxiété intense ou une crise de panique lorsque vous devez prendre une décision. D'autres symptômes peuvent inclure une accélération du rythme cardiaque, des difficultés respiratoires, des nausées, des sueurs, des tremblements, et des douleurs thoraciques ou abdominales.

Procrastination : La peur de prendre la mauvaise décision vous pousse à retarder la prise de décision le plus longtemps possible. Vous pouvez trouver plus facile d'éviter de prendre une décision et de vivre dans l'incertitude plutôt que de regretter un choix. Cependant, cette procrastination peut vous faire manquer de nombreuses opportunités.

Dévalorisation des motivations : Au lieu de vous concentrer sur vos besoins et motivations, vous passez du temps à collecter beaucoup d'informations ou à demander l'avis des autres pour vous aider à décider. Cela peut vous éloigner complètement des solutions.

Dépendance externe : Vous créez des situations où vous permettez à d'autres de décider à votre place plutôt que de prendre vous-même les décisions. Cela peut attirer dans votre vie des personnes manipulatrices ou autoritaires, dont la prise en charge vous semble au départ attrayante.

Exagération des conséquences : Vous amplifiez les conséquences des petites décisions, ce qui vous pousse à mettre une pression excessive sur vous-même pour prendre la "bonne" décision.

Causes de la phobie de la prise de décision

Selon les experts, la phobie de la prise de décision peut survenir chez des personnes qui ne ressentent pas une anxiété excessive dans d'autres domaines de la vie, ainsi que chez celles qui souffrent d'autres formes d'anxiété. Voici quelques causes possibles :

Comportement appris : Ce type de phobie peut être appris par imitation. Il est possible que, par le passé, il ait été utile ou nécessaire de laisser les autres prendre des décisions pour vous, ce qui vous a appris à éviter de prendre des décisions vous-même.

Expérience antérieure : Vous avez peut-être pris des décisions dans le passé qui ont mal tourné, ce qui vous a conduit à généraliser en pensant : "J'ai mal agi en prenant cette décision" à "Je prends toujours de mauvaises décisions."

Facteurs génétiques : Les facteurs héréditaires peuvent également jouer un rôle dans le développement des phobies, certaines familles ayant une prédisposition aux troubles anxieux.

Facteurs cognitifs : Des schémas de pensée négatifs, tels que l'amplification des résultats potentiels ou le doute de ses propres capacités à prendre des décisions, peuvent contribuer à la peur de décider.

Perfectionnisme : La peur de faire des erreurs ou le besoin de perfection peut créer une pression excessive et de l'anxiété autour de la prise de décision.

Diagnostic de la phobie de la prise de décision

Le diagnostic peut être posé par un professionnel de la santé mentale, comme un psychologue ou un thérapeute, à travers un entretien où il pose des questions sur les symptômes, l'histoire familiale, l'histoire médicale personnelle, les pensées, les émotions et les comportements. Ce diagnostic s'appuie sur les critères énumérés dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), qui guide les professionnels de santé dans l'identification et le traitement des troubles mentaux.

Traitement de la phobie de la prise de décision

Thérapie cognitive et comportementale (TCC) : Cette thérapie vous aide à examiner les pensées irrationnelles et les comportements nuisibles que vous adoptez à cause de cette phobie, et à développer des schémas de pensée plus sains.

Thérapie d'exposition : Vous relevez une série de défis liés à votre phobie, en commençant par les plus faciles jusqu'aux plus difficiles, tout en apprenant des techniques de relaxation pour gérer l'anxiété.

Traitement médicamenteux : Des antidépresseurs, comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ou de la noradrénaline (IRSN), et des anxiolytiques peuvent aider à gérer les symptômes d'anxiété sévères.

Techniques de relaxation : Apprendre des techniques de relaxation comme la respiration profonde ou la pleine conscience peut aider à réduire l'anxiété et améliorer la prise de décision.

Conseil de soutien : Travailler avec un conseiller ou un thérapeute peut vous offrir un espace sûr pour explorer vos peurs sous-jacentes, renforcer la confiance en vous, et développer des compétences efficaces de prise de décision.

Gérer la phobie de la prise de décision

Pour prévenir cette phobie, les experts suggèrent des stratégies comme croire en votre capacité à prendre de bonnes décisions, étudier les décisions passées, développer des compétences en prise de décision, avoir des attentes réalistes, rechercher du soutien, et renforcer votre confiance en vous.

Complications potentielles

Si la phobie de la prise de décision n'est pas traitée, elle peut entraîner des complications telles que la procrastination, la perte d'opportunités, l'affaiblissement des relations personnelles, la baisse de l'estime de soi, et une augmentation de l'anxiété et du stress.